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En route pour Shanghai ! 5 mois d'étude à l'université de Tongji, une aventure qui a commencé bien avant le départ... Suivez pas à pas mon voyage de la préparation à la vie sur place, et au retour fin janvier prochain !

Vous êtes le  ème visiteur sur ce blog !

Je suis rentrée en France depuis fin janvier 2007, mais mes 5 mois à Shanghai auront marqué ma vie. J'y ai découvert des choses extraordinaires, rencontré des gens géniaux, vu des endroits magnifiques... J'ai aussi beaucoup appris sur moi-même et sur les gens en général.

En bref, je conseille à tous ceux qui en auront l'occasion un jour d'aller faire un tour dans ce pays merveilleux. Et en attendant, n'hésitez pas à faire un voyage dans mes traces...

Bonne lecture à vous !

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The WeatherPixie
10 mars 2007 6 10 /03 /mars /2007 16:09
Si vous dîtes "Je connais la Chine, je suis allé à Shanghai", vous entendrez souvent "Shanghai, c’est pas la Chine". C’est plus ou moins vrai, mais cela doit tout de même être nuancé. Certes Shanghai, c’est un peu comme une ville européenne au cœur de la Chine, mais çà reste avant tout une ville chinoise. Une ville juste un peu en avance sur son temps…

Capitale économique d’une Chine qui pèse 2 235 milliards de $ de PIB, soit au 4ème rang mondial (mais seulement 110ème rang pour le PIB par habitant…) (chiffres 2005 de la Banque Mondiale), elle semble avoir la vocation de guider le pays vers le développement et la mondialisation.

Pour comprendre pourquoi Shanghai est si différente des autres villes chinoises (et notamment de Pékin), il faut en connaître un peu l’Histoire.

Avant le milieu du XIXème siècle, Shanghai n’était qu’une petite ville de pêcheurs et de marchands. Contrairement aux autres grandes villes chinoises (Pékin évidemment, mais aussi Nankin, Xi’An, Luoyang, Kaifeng…) elle n’a jamais été capitale impériale.

Son Histoire moderne commence en 1842 avec le traité de Nankin qui met fin à la guerre de l’Opium contre les anglais. Cette guerre, commencée 2 ans plus tôt, fut menée en représailles contre le gouvernement chinois (Dynastie Qing) qui avait décidé d’interdite la consommation d’opium en Chine. En effet, le commerce maritime entre l’Europe et la Chine, basé à Canton, était essentiellement de la vente d’opium contre l’achat d’épices, de soieries et de porcelaines chinoises. Les britanniques n’étaient pas très enthousiastes à l’idée de ne plus avoir le droit de vendre d’opium aux chinois (question de balance exportations/importations, qui est toujours un problème aujourd’hui dans le commerce européen avec la Chine…) ! Ce qui est intéressant c’est surtout la fin de cette guerre : la population chinoise s’est naturellement organisée en révoltes armées contre les "envahisseurs" et le gouvernement chinois corrompu a eu peur pour son avenir, imaginant déjà le peuple se retourner contre lui une fois les anglais repoussés. Il a donc préféré se soumettre à l’ennemi…

Revenons à Shanghai : Le traité de Nankin, signé en 1842 entre la Chine et l’Angleterre, incluait entre autres (indemnité financière, liberté de commercialiser toutes sortes de biens…) le droit pour les britanniques de s’installer dans la ville en y implantant une "concession". Les français et américains ne tardèrent pas à demander les mêmes droits et, en 1863, on trouvait à Shanghai en plus de la ville chinoise une concession internationale (britanniques, américains…) et une concession française (sectaires les français ?). Les étrangers vivaient dans les concessions sous la juridiction de leur pays d’origine, protégés par leurs propres soldats et le gouvernement chinois n’avait absolument aucun droit sur ces zones particulières.

La ville portuaire, appelée aussi "Paris de l’Orient" par les français de l’époque, devint rapidement prospère grâce au commerce du thé, de la soie et de l’opium, attirant de nombreux chinois en quête de leur "chinese dream" (par analogie avec l'american dream bien connu). En 1900, la population de la ville dépassait le million d’habitants.

Le début du XXème siècle fit de Shanghai une ville internationale, croulant sous les fumeries d’opium, les hôtels, restaurants et autres lieux de loisirs (plus ou moins recommandables…) fréquentés par les dandys étrangers, rongée par le vice et les inégalités, dirigée par les gangs et la mafia… C’est cette Shanghai obscure que les écrivains européens de passage dans les années 30 décriront. C’est aussi celle là qu’on découvre dans "Tintin et le Lotus Bleu"…

Le système des concessions est ensuite remis en cause dès la fin de la Première Guerre Mondiale.

Pendant la Deuxième Guerre Mondiale et l’occupation japonaise (dès 1937), Shanghai vit une grave crise sociale. Les concessions sont isolées du reste de la ville par des barbelés. Dans la concession française, les jugements variés sur la guerre se rencontrent dans cette France en miniature, entre pro Maréchal Pétain et pro Général de Gaulle.

C’est finalement en 1943, sous la pression japonaise, que le gouvernement de Vichy accepte d’abandonner la concession et remet les clés au maire de la ville. Le traité de renonciation sera signé en 1946.

Pendant ce temps, les inégalités rampantes donnèrent naissance à des protestations au cœur du prolétariat de Shanghai et finalement le Parti Communiste Chinois fut créé ici en 1921 et prépara l’accession au pouvoir de Mao Zedong en 1949.

L
a période Mao ne fut pas des plus fastes économique parlant pour la ville, soumise comme toute la Chine aux nationalisations, réductions des inégalités, partage des richesses. Les commerçants étrangers quittèrent la ville où ils n’étaient plus les bienvenus.

Shanghai dut attendre Deng Xiaoping et sa politique d’ouverture pour connaître son renouveau. Le nouveau dirigeant chinois, conscient du retard astronomique accumulé par son pays, lança en 1978 une série de réformes économiques. Inventeur de l’"économie de marché socialiste" il a relancé l’Economie de la Chine en s’appuyant notamment sur les capitaux étrangers : investissements directs, implantation d’usines…

Et Shanghai, bien connue des étrangers en question, fut naturellement choisie pour faire face à sa rivale Hong Kong. Et ce fut le début d’un développement à vitesse grand V…

Le quartier de Pudong, dont la construction fut décidée en 1990 pour devenir un grand centre d’affaires, notamment financier, occupe aujourd’hui presque la moitié de la surface de la ville. Depuis les années 90, les étrangers investissent à nouveau la ville. Les enseignes des marques européennes de cosmétiques, de vêtements ou d’accessoires (notamment les marques de luxe français) s’alignent sur les rues commerçantes. Les jeunes Shanghaïens des classes moyennes émergentes vivent "à l’européenne", mangent dans des restaurants français, surfent sur Internet, s’habillent avec des marques…

Aujourd’hui, "c’est ici que çà se passe". C’est à partir de Shanghai que les grandes multinationales gèrent leur entrée sur le marché chinois, c’est là que les entrepreneurs du monde entier viennent vivre leur nouveau "chinese dream", en matière de business tout le monde a les yeux tournés vers la ville et son développement. Shanghai est la porte d’entrée vers un marché de plus d’un milliard de consommateurs. De quoi faire rêver n’importe quel businessman !

Shanghai aurait-elle même détrôné New York ?

A côté de çà les inégalités se creusent à nouveau, la plupart des chinois vivant avec moins de 200 € par mois (plus de 90 %) alors que les managers chinois des entreprises étrangères et les expatriés peuvent gagner jusqu’à 10 fois plus (voire encore plus…) tandis que les plus pauvres ont à peine quelques dizaines de yuans. Des résidences pour étrangers avec piscine et salle de sport poussent comme des champignons, à quelques mètres des bidonvilles dans lesquels vivent des familles entières. L’étalage de leur richesse par ceux qui ont réussi est parfois à la limite de la décence.

La contrefaçon connaît ici des jours fastes : faux sacs Vuitton ou Prada, montres Rolex, DVD, iPod… se vendent dans les arrières boutiques à tous les coins de rue, principalement auprès des touristes rabattus par des jeunes qui hèlent les étrangers dans la rue à coup de « Hello lady, watch bags DVD, very cheap ! ».

Encore une fois la ville est en avance sur son temps, l’incubateur du renouveau de la Chine toute entière. Comme un laboratoire à taille réelle d’études des opportunités et des risques potentiels de la Chine… Mais alors quel avenir pour la Chine et son "économie de marché socialiste" ? Quid de l’avenir politique du pays ?

Il ne faut pas oublier que la Chine a une population de 1,3 milliards d’habitants et une superficie de 9,6 millions de m2. Comment un gouvernement, communiste certes, mais avant tout dictatorial peut contrôler durablement un tel territoire, surtout en menant en parallèle une politique d’ouverture… Même si la censure existe, les chinois sont 132 millions à surfer sur Internet, de plus en plus d’étudiants vont faire des semestres à l’étranger, comment peuvent-ils continuer à croire en ce que leur raconte ce gouvernement ?

On dit que l’Histoire se répète. Alors sachez que toute l’Histoire de la Chine s’est construire sur la difficulté à contrôler un territoire si vaste de façon centralisée et autoritaire : les dynasties successives se sont presque à chaque fois éteintes suite à une révolte paysanne. Les Chinois les plus pauvres ont toujours fini par se regrouper et se révolter contre l’oppression, fondant finalement une nouvelle dynastie tout aussi corrompue et autoritaire que la précédente (mais çà c’est une autre question). Certes les Chinois n’ont jamais connu la démocratie, mais ils ont su par le passé reconnaître et se soulever contre les injustices et les inégalités. Et ils ont les moyens aujourd’hui de voir ce qui se passe ailleurs.

Alors si dans les années à venir toute la Chine se développe économiquement sur le modèle de Shanghai, si les Chinois commencent à ouvrir les yeux vers l’étranger, comment cela va se passer ? Combien de temps le Parti Communiste arrivera à tenir ce milliard 300 millions de personnes entre ses mains de fer ?

J
e n'ai pas la prétention d'avoir la réponse, mais j'ai peur qu'un jour ça craque quelque part... De toute façon, les Etats du monde entier, à couvert peut-être, aideront le gouvernement en place. Car qui aurait intérêt à ce que la Chine vive une guerre civile ou une révolution ? Sommes-nous si innocents que cela dans la manière dont est gouverné le pays ? Nous sommes fiers de parler de droits de l'homme et de montrer du doigt le gouvernement communiste, mais sans l'appui des pays étrangers il ne serait pas si fort...

NB : la place m'étant comptée, vous n'avez ici qu'un bref résumé de l'histoire passionnante de Shanghai. Je vous conseille si le sujet vous intéresse de vous documenter plus avant. Et si vous êtes à Shanghai, une visite du musée au sous-sol de la Pearl Tower s'impose ! Ce musée de cire retrace l'histoire de Shanghai de façon admirable.

 

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27 décembre 2006 3 27 /12 /décembre /2006 15:48

Comme vous ne le savez peut-être pas, un gros tremblement de terre a eu lieu hier au large de Taiwan. En réalité il s'agit d'un premier séisme de magnitude 7,2 sur l'échelle de Richter et d'une réplique de magnitude 6,7.
De nombreux dégâts matériels, des dizaines de blessés et au moins 2 morts sont à déplorer sur l'île, alors que la Chine continentale a été épargnée (quelques secousses dans les villes côtières les plus proches seulement). Les autorités ont également craint un tsunami destructeur qui n'a pas eu lieu.

Vous vous demandez certainement pourquoi je vous parle de çà (enfin, sauf si vous avez lu le titre de l'article... ;o)). Tout simplement parce que les séismes ont endommagé 6 câbles sous-marins qui relient la Chine à Taiwan et donc la Chine au monde extérieur... Cela a considérablement ralentit le réseau Internet et ce dans toute la Chine.

Voilà pourquoi aujourd'hui en rentrant de cours à midi, je n'ai pas réussi à me connecter à Internet. En fait si, j'étais connectée, mais impossible de charger la moindre page ! Google marchait, mais c'était tout. J'ai été comme une folle tout l'après-midi. J'avais prévu de bosser sur mon devoir sur le Capital Risque en France (à rendre d'ici dimanche) mais sans Internet je n'avais aucune info donc pas possible de travailler. Et évidemment impossible d'accéder à Hotmail...
Après des heures à persévérer (redémarrage de l'ordinateur, déconnexion/reconnexion et même essai de me connecter sur le wifi du voisin...), j'ai décidé de descendre chez CNC (China NetCom, l'unique fournisseur d'accès à Internet chinois). Une brève discussion avec la gentille guichetière qui ne parle pas anglais (donc en chinois...) m'a permis d'apprendre qu'Internet ne marchait chez personne et qu'ils ne savaient pas quand çà serait réparé... J'étais bien avancée avec çà ! A ce moment là je ne savais toujours pas ce qui se passait.

J'ai finalement appris vers 19h30 ce soir que c'était la faute aux tremblements de terre. Bon alors évidemment on relativise, c'est moins grave de pas avoir Internet que d'avoir été au coeur du séisme. Mais on se sent quand même complètement coupé du monde !

Après quelques tests supplémentaires, je me suis rendue compte que les sites chinois (enfin chinois et/ou hébergés en Chine comme Google qui doit bien avoir des serveurs ici) fonctionnaient parfaitement. Je suis même sûre que la majorité des Chinois ne se sont pas rendus compte qu'on arrivait pas à accéder aux sites étrangers...
A ce moment là on commençait un peu à s'inquiéter (cellule de crise avec copines au téléphone) : déjà des câbles sous-marins c'est pas super facile à réparer, plus c'est bientôt le Nouvel An avec ses 3 jours de vacances nationales, et enfin avec le gouvernement chinois qui censure Internet, on se disait qu'ils risquaient pas de se dépêcher de réparer vu que pour le coup les sites étrangers étaient physiquement inaccessibles...

On se préparait donc à vivre plusieurs jours (voire une semaine entière) en autarcie partielle : plus de mails, plus de msn, plus de Skype... Plus de contact avec le monde extérieur, un peu dur quand même 2 jours après un Noël au bout du monde et à quelques jours du Réveillon.
C'est là qu'on se rend compte à quel point on est "Internet-addict" !
Je m'imaginais même déjà aller demain à la bibliothèque de l'université pour trouver des livres sur le sujet de mon devoir, chose que les étudiants d'aujourd'hui ne font plus jamais... Aujourd'hui les écoles de commerce nous forment à être le plus pertinent sur les mot-clés utilisés pour chercher une information dans Google...
Mais comment peut-on être aussi dépendant ??

Finalement, la situation semble s'être améliorée ce soir. J'ai réussi à accéder à mes mails (vous m'auriez vu quand la page est enfin apparue après 5 minutes de chargement :o)) et à différents sites. Et même à l'interface de gestion de mon blog pour vous raconter mes mésaventures de la journée :o)
Cependant, la lenteur de chargement des pages est catastrophique... et certaines pages ne s'affichent pas du tout.
D'après la théorie d'une copine, c'est simplement qu'il y a moins de monde sur le réseau vu qu'il est tard. C'est vrai que je doute que des hommes-grenouilles aient déjà plongé au fond de la mer de Chine pour réparer les câbles... Et puis ils sont simplement âbimés, donc peut être que çà réduit juste la capacité du réseau et donc sa capacité à absorber les millions d'internautes chinois. Je ne sais pas.
En tout cas j'ai prévu pour ma journée de demain : j'ai fait ce soir toutes les recherches dont j'ai besoin pour écrire mon devoir, que j'ai sauvegardées sous word, comme çà cette fois si çà marche pas j'ai de la matière pour travailler quand même.

On verra bien ce que çà donne dans les prochains jours... J'espère qu'ils ont de bons plongeurs en Chine !... Et si vous avez pas de mails de moi dans les prochains jours, où si je vous répond pas à des mails, vous savez pourquoi !

Vive l'Internet Chinois ! Quand c'est pas la censure, c'est les câbles sous-marins qui lâchent... ;o)

_________________

Update du jeudi 28 décembre, 9h du matin heure locale :

Depuis ce matin 8h, le réseau Internet est à nouveau considérablement ralenti (les gens arrivent au bureau et se connectent...). J'arrive encore à afficher quelques pages (20 minutes quand même pour arriver à la page de modification de l'article...), peut être grâce au fait que je sois restée connectée toute la nuit, ayant eu peur de pas pouvoir me reconnecter si jamais j'éteignais mon ordinateur hier soir...

En attendant, une recherche sur les mot-clés "internet chine taiwan" dans Google Actualités m'a permis de trouver quelques infos, que je vous fait partager :

- "Interrogé par RIA Novosti, le fournisseur d'accès Internet China Netcom a déclaré que le tremblement de terre avait endommagé un câble fibre optique reliant la Chine continentale au monde extérieur. "Présentement il est difficile de se connecter sur les sites se trouvant à l'étranger, toutes les mesures sont prises pour rétablir les communications Internet, mais nous sommes dans l'impossibilité de dire quand ce sera chose faite", ont déclaré des employés de la compagnie." (site de RIA Novosti, sorte d'AFP russe)

- "Selon plusieurs responsables locaux, la réparation du câble, difficilement accessible, devrait prendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines." (Radio Canada)

Et après rien de bien nouveau, juste des dépêches qui ne m'ont rien appris de plus. En tout cas ces deux là ne sont pas très encourageantes quand au réglement du problème... J'espère que ce sera réglé d'ici lundi, mais sinon, je vous dit "Bonne Année" d'avance !

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24 décembre 2006 7 24 /12 /décembre /2006 06:42
Certes le tumulus n'est pas ouvert et l'on ne sait toujours pas avec certitude ce qu'il renferme, mais un jour de 1974, un paysan chinois a fait une découverte extraordinaire. En creusant un puits dans un champ à 42km à l'Est de la ville de Xi'An et à 1,5 km du tombeau du premier empereur, il en a ressorti un étrange morceau de terre cuite...

Les fouilles ont permis de mettre au jour l'armée enterrée de l'empereur, entre 6000 et 7000 soldats de terre cuite, rangés en ordre de bataille pour protéger Qin Shi Huang dans la mort... Quand je vous dit qu'il était fou !

Une armée entière... L'empereur a fait construire une armée entière ! Archers à genoux, soldats, généraux, chars avec leurs chevaux, tous à taille réelle et avec des traits de visages différents. Les armures et les visages sont réalisés avec une précision telle qu'on pourrait presque y reconnaître de vrais soldats statufiés...
A l'origine les soldats étaient peints pour rendre les couleurs réelles et armés avec de vraies armes en bronze. Ils étaient ensuite placés debout dans les fosses creusées pour l'occasion, puis recouverts de toits formés de poutres en bois.
Malheureusement, les fosses ont été pillées seulement 4 ans après la mort de l'empereur, les armes ont été volées, les chars en bois brûlés et les soldats brisés en milliers de morceaux...

Aucun soldat n'a été retrouvé intact et un long travail de "puzzle" a été nécessaire pour reconstituer le millier de soldats entiers que nous pouvons contempler aujourd'hui. Et le travail continue aujourd'hui.
Cependant, la plupart des soldats ont été ré-enterrés pour les protéger. En effet, les couleurs disparaissent en quelques secondes au seul contact de l'air, il faut quand même se rappeler que leur fabrication remonte à plus de 2000 ans en arrière !!

Aujourd'hui l'armée en terre cuite est l'un des plus grands musées sur site au monde. Elle est considérée par beaucoup comme la 8ème merveille du monde.
Les 3 principales fosses ont été recouvertes d'imposantes structures en béton (je ne vous dirai pas que c'est horriblement laid, mais je n'en pense pas moins...) et un 4ème bâtiment raconte l'histoire du musée et présente des reproduction des chars tels qu'ils devaient être à l'échelle 1/2. Je ne vous raconterai pas non plus à quel point la mise en valeur du site est catastrophique à mon goût, toujours leur tendance Disneyland...
Comme nous le conseillait notre Routard, nous avons fini par la fosse n°1, la plus grande et la plus impressionnante, et je vous conseille de faire de même.

Je vais avoir du mal à exprimer avec des mots ce que l'on ressent quand on voit çà. Autant vous raconter l'histoire m'est facile, autant je ne sais pas comment vous dire à quel point cette visite m'a marquée.
Bien sûr on ne peut voir que 1000 soldats sur les 7000 mais c'est assez pour se rendre compte de la folie de la chose. On se sent oppressé par tous ces soldats en terre droits dans leurs chaussures et prêts à partir à la guerre. On a l'impression de toucher du doigt la folie de Qin Shi Huang. Paranoïaque, névrosé, psychopathe ? Je ne sais pas (Maman, à l'aide ! :o)), mais c'est sur qu'il était fou... J'ai passé 2h je crois dans la grande fosse, à répéter sans cesse à voix haute "Mais c'était un grand malade !!"
Je ne regrette absolument pas d'avoir fait le trajet pour voir çà, parce que c'est quand même impressionnant ! Mais c'est inracontable (oui je sais ce mot n'existe pas...).
Enfin le mieux c'est que je vous laisse regarder les photos (enfin une sélection, j'en ai fait plus de 100...). Mais si vous avez l'occasion d'y aller, vraiment croyez-moi, foncez !!






Et ma préférée... :


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24 décembre 2006 7 24 /12 /décembre /2006 06:08
Avant de vous emmener visiter ce pour quoi nous avons fait le trajet jusqu'à Xi'An, ce que je voulais voir depuis mon arrivée en Chine (outre la Grande Muraille), laissez-moi vous faire un rapide résumé historique.

En 230 avant JC, Qin Shi Huang, dont je vous ai déjà parlé, à l'époque roi du royaume Qin a commencé à annexer les autres royaumes pour parvenir en 221 av JC à créer pour la première fois un empire de la Chine unifiée.
L'empereur paranoïaque a notamment ordonné la construction de la Grande Muraille de Chine pour se protéger des envahisseurs mongols.
Mais il avait surtout une peur bleue de la mort. C'est pour cela que dès son accession au trône du royaume Qin à l'âge de 13 ans, il avait entrepris la construction de son tombeau, à proximité de sa capitale, Xi'An. A sa mort, le tombeau était encore en chantier... Autrefois entourée de 2 murailles, le mausolée est aujourd'hui un tumulus de 47m de haut. Le tombeau est souterrain, à environ 30m de profondeur. Oui mais voilà, il n'a jamais été violé...
Sima Qian, historien chinois du début de notre ère, rapporte que ce serait un véritable palais de 120 mètres sur 160. Le plafond de la salle principale où serait le sarcophage de l'empereur serait une reproduction de la voûte céleste avec des pierres précieuses et des perles. Il parle aussi d'une reproduction miniature de la Chine, les fleuves et mers étant représentés par du mercure liquide, les courants reproduits par un système de machinerie complexe, et même d'un système unique d'arbalètes automatiques pour empêcher la violation du tombeau... Et évidemment des tas de richesses seraient enterrées avec l'empereur, qui a aussi fait enterrer vivants nombre de ses serviteurs, tous ceux qui ont participé à la construction du tombeau (des fois qu'ils en révèleraient les secrets...) et même ses concubines qui n'avaient pas donné la vie.

Tout cela était considéré comme une légende jusqu'à ce que des analyses scientifiques confirment la présence de mercure en quantité 100 fois supérieure à la normale... Depuis, les passions se déchaînent autour du tombeau du premier empereur chinois.
Certains sont pour l'ouverture du tumulus, fébriles à l'idée de ce qu'ils pourraient y découvrir. Personnellement je fais partie de ceux-là. J'aimerais être archéologue rien que pour avoir le privilège de faire partie des premiers à entrer dans ce tombeau... J'ai même failli apporter une pelle et une pioche à Xi'An mais je me suis ravisée :o)
Les autres sont contre et avancent comme argument l'équilibre du tumulus, qui pourrait s'écrouler, les risques pour la population si des émanations de mercure polluent l'air et enfin la protection des vestiges, qui pourraient être altérées au contact de l'air. Quels rabat-joie franchement...

Donc évidemment aujourd'hui il n'y a pas grand-chose à voir, et beaucoup sont déçus par la "visite" du tombeau. Mais rien que pour pouvoir me dire que je suis montée dessus, je ne pouvais pas rater çà !


Et le jour où les chinois ouvrent enfin le tumulus, et surtout si ils l'ouvrent à la visite, je serai la première à revenir rien que pour çà.

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24 décembre 2006 7 24 /12 /décembre /2006 05:47
Comme je vous l'ai dit, la ville de Xi'An en elle-même n'a que peu d'intérêt touristique. Mais il est agréable d'y flâner.

Le centre névralgique de la ville est la Tour de la Cloche (photo de gauche). La Tour du Tambour (à droite) lui fait écho de l'autre côté d'une esplanade commerçante.


Cette dernière est la porte d'entrée du quartier musulman, à ne pas rater.  Témoin de la tolérance de l'époque de la dynastie Tang, il est agréable de s'y promener. La rue principale est bordée d'un marché aux étals colorés, de boutiques de souvenirs et de restaurants et autres vendeurs de brochettes.


Mais la partie la plus extraordinaire de ce quartier est le "souk" (c'est nous qui l'avons appelé comme çà) : une longue et étroite rue couverte dans laquelle se multiplient les stands de vendeurs de souvenirs. Les négociations se font certes en chinois mais les vendeuses y portent le voile et rappellent par leur attitude enjouée et rieuse les souks de Tunisie. Nous y avons passé des heures ! Et j'y ai acheté plus de souvenirs qu'en 3 mois et demi à Shanghai... On a adoré négocier en chinois, s'entendre dire "Tu parles chinois donc tu es un ami. En plus tu es français. Donc je te fais un prix d'ami. Pour les touristes américains je fais ce prix, pour toi ce sera çà", et baisser encore le prix :o)


Environ à mi-chemin du "souk", vous trouverez l'entrée de la Grande Mosquée, à ne pas rater non plus. Construite en 742, elle couvre une surface de plus de 13 000 m2, sur un plan en rectangle d'Est en Ouest et divisé en 4 cours. L'architecture est de style chinois et les inscriptions en chinois et arabes. Les jardins sont agréables et inspirent le calme et la méditation. La grande salle de prières au fond, couverte d'une toiture de tuiles vertes (couleur de l'Islam) n'est pas accessible aux non-musulmans.




Une fois que vous avez vu tout çà, vous avez vu tout ce qu'il y a à voir à Xi'An... sauf le principal, mais qui est un peu en dehors de la ville...

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24 décembre 2006 7 24 /12 /décembre /2006 05:12
Quand vous décidez de faire 34 h de train dans un week-end, avec les trains couchettes chinois en plus, je peux vous garantir que cette expérience fait partie intégrante du voyage.

A savoir en préambule : en Chine le système de réservation de train n'est pas centralisé. Il est donc (quasiment) impossible d'acheter dans une ville un billet de train au départ d'une autre ville... Conséquence, on ne peut pas acheter d'aller retour !

Deuxième chose à savoir : dans les trains de nuit chinois, les places sont hiérarchisées en 5 catégories : couchettes molles (équivalent de notre 1ère classe), couchettes dures, sièges mous, sièges durs et debout... Oui oui vous avez bien lu ! Les gens peuvent acheter des places debout, ce qui signifie qu'ils finiront couchés par terre les uns sur les autres, et encore si il y a pas trop de monde dans le wagon...
Donc quand nous avons voulu acheter nos billets pour Xi'An, nous avons fait 2 agences différentes pour finalement se résoudre à ne prendre que l'aller : vendredi 16h25, en couchettes molles, arrivée le samedi matin à 9h30 environ. Les chinois nous ont conseillé d'acheter nos billets de retour dès notre arrivée sur place, pour être sûrs d'avoir des places. Mais ce n'est pas aussi simple que çà...

Le trajet aller s'est très bien passé. Nous avions donc un compartiment pour nous (4 couchettes), plus que comfortable : petite table au milieu pour poser nos victuailles, interrupteurs pour la lumière centrale et lumières individuelles, contrôle du volume de la radio du train, et porte qui ferme à clef pour s'isoler du reste du train. Iouri (le seul garçon du voyage) avait une couchette dans le compartiment voisin, qu'il partageait avec un chinois, mais il n'y est allé que pour dormir et nous avons donc pu passer une soirée sympa à manger, boire du vin (et oui on a été prévoyants !) et à jouer au Mah-Jong. Les 17h donc même passées plus vite que je ne l'imaginais.


Arrivés à la gare de Xi'An le samedi matin, pleins de bonnes intentions et prêts à affronter le préposé qui ne parle que chinois, nous nous dirigeons vers les guichets de vente de billet, pour réserver notre retour pour le dimanche soir. Les étudiants chinois de Tongji avaient en effet prévu une soirée de Noël le lundi soir et nous voulions être revenus à temps. Sauf que, manque de bol, tous les trains du dimanche soir sont quasi-pleins, et le gentil monsieur nous propose des places debout !!! Arg... Après une brève discussion entre nous pour se mettre d'accord, nous demandons ce qu'il en est pour le lundi soir, mais là le monsieur nous dit qu'à la gare on ne peut acheter des billets que pour le jour même ou le lendemain, et qu'il n'a pas accès aux infos de réservation pour le sur-lendemain... Pas compliqué ! Nous décidons donc d'aller poser nos bagages à l'auberge et voir avec eux (qui parlent anglais) si ils peuvent pas nous aider et même nous réserver nos billets.

Une fois à l'auberge, nous expliquons notre problème à "Bob" (le nom anglais du gestionnaire) qui nous dit que lui peut réserver des billets à partir de lundi (J+2 donc) mais pas pour le jour même et le lendemain, exclusivité de la gare. Il regarde donc pour lundi soir, et nous annonce qu'il reste des places que sur le train de 18h (arrivée vers 11h le mardi à Shanghai), et seulement en couchettes....  dures ! On a pas le choix et on opte donc pour les couchettes dures, çà nous fera des souvenirs après tout :o) Iouri lui doit absolument rentrer pour la soirée de lundi et retournera donc à la gare prendre une place debout (je vous rassure, comme il était seul il a finalement réussi à se faire surclasser une fois dans le train et à voyager en couchette dure).

Le samedi soir après notre journée de visite, on récupère nos billets de train. Bob nous dit qu'il n'a pas réussi à avoir 4 places dans le même compartiment, mais qu'on est 2 et 2 dans des box voisins... Sauf que non en fait...

Le lundi soir nous nous rendons donc à la gare (on a d'ailleurs failli rater notre train, mais çà c'est une autre histoire !), nous attrapons notre train 2 minutes avant le départ, et là nous découvrons les wagons couchettes dures : 6 couchettes par box, celles du haut étant très proches du plafond, pas de fermeture, seulement des cloisons entre les box, la télé à fond et les chinois partout... Nous sommes les seuls étrangers du wagon, et tous les regards se tournent vers nous, tous les chinois décortiquent le moindre de nos mouvements...
Finalement il s'avère que nous avons 2 couchettes du haut dans un box du wagon 10, et 2 autres couchettes du haut dans un box du wagon 9... Pas du tout à côté donc !


Nous avons eu de la chance quand même, les chinois du box du wagon 10 étaient sympas et nous ont permis de nous asseoir sur les couchettes du bas avec eux le temps de manger notre pique-nique et de discuter un peu toutes ensemble. Et puis nous nous sommes toutes couchées à 21h.
Joelle et moi avions les couchettes du wagon 9... et quand nous sommes arrivées pour nous coucher nous avons découvert nos compagnons de box : que des chinois hommes qui nous ont observé en détail et qui ont parlé de nous toute la soirée. Bon on a pas tout compris, mais assez pour savoir qu'ils parlaient de nous.

Pour finir on était donc juste en dessous du néon et à côté de la télé, et il était impossible de dormir avant l'extinction générale des feux, à 22h.
Et à 7h du matin le néon s'allume d'un coup et la télé aussi, et les chinois se mettent à manger des nouilles instantanées ou autre nourriture à l'odeur nauséabonde, histoire de nous offrir un réveil agréable et en douceur...

Enfin, ce n'était pas si horrible que çà et on a survécu je vous rassure ! C'était même plutôt rigolo quand j'y repense et je ne regrette pas d'avoir fait l'expérience des trains chinois avec les chinois :o)

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24 décembre 2006 7 24 /12 /décembre /2006 04:48
Comme je vous l'avais dit, je suis partie 3 jours à Xi'An le week-end dernier.
Bon d'accord je suis en retard pour vous raconter, mais vous imaginez pas la semaine que j'ai passée depuis : retour le mardi midi 1h30 à peine avant mon cours de chinois, puis au lit 2 jours avec une gastro, cours toute la journée vendredi.... Enfin bon, revenons à nos moutons...

Xi'An (littéralement "Paix de l'Ouest") est la capitale de la province du Shaanxi, dans le centre de la Chine. Fondée en 350 av JC, cette ville de 7 millions d'habitants a été la première capitale impériale chinoise. En effet, elle était la capitale de l'état de Qin (à l'époque où la Chine était divisée en 7 royaumes) et est donc naturellement devenue la capitale de l'empire une fois la Chine unifiée par le premier empereur Qin Shi Huang, anciennement roi de Qin, qui fonda la dynastie Qin (221 - 206 av JC). Elle fut à nouveau choisie comme capitale sous la dynastie Tang (618 - 907).
Xi'An fut aussi le point de départ vers l'Ouest de la principale route de la Soie.


La ville est construite sur un plan rectangulaire et est entourée de remparts, autour desquels s'est construite la ville moderne. La ville en elle-même présente peu d'intérêt, excepté le quartier musulman, mais ce n'est pas pour elle que les touristes se pressent à ses portes... C'est pour voir quelque chose de bien plus extraordinaire que nous avons fait 34 heures de train en 3 jours... Pour le découvrir, il vous suffit de cliquer sur les liens suivants pour lire les articles racontant notre voyage :

- Le voyage en train, 34h qui font partie de l'aventure
- A voir dans la ville de Xi'An
- Le tombeau du premier empereur Qin Shi Huang
- L'armée enterrée en terre cuite


Et bonnes fêtes de fin d'année à tous !!! Pleins de cadeaux du Papa Noël et plein de bonheur pour 2007 !!!
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22 décembre 2006 5 22 /12 /décembre /2006 13:34
Oui je sais que je n'arrête pas de me plaindre du froid, mais il faut quand même que vous vous rendiez compte... Alors je vais vous raconter une histoire : un jour le camarade Mao a décidé qu'il fallait économiser l'énergie...Grand bien lui en a pris, c'était avant l'invention du concept de "développement durable", avant le protocole de Kyoto et les consignes de tri des déchets et d'économie de l'eau... Toujours est-il, il a donc décrété que dans le Sud de la Chine, il faisait chaud, et donc que les Chinois du Sud n'aurait plus le droit de chauffer. Et comme il fallait bien trouver une limite géographique, il a choisi le Yangtse, traditionnelle frontière Nord-Sud en Chine.

Mais voilà, Shanghai est situé juste au Sud du 3ème fleuve du monde... Mais à Shanghai, le thermomètre peut descendre jusqu'à 0°C, et même quelques degrès en dessous ! Aujourd'hui on doit pas être beaucoup au dessus du 0 en tout cas.
Malin le Mao ! On voit bien que lui il vivait pas à Shanghai, mais à Pékin, où il fait certes plus froid, mais où il y a du chauffage !!

Du coup les Chinois dociles se gèlent chez eux, et investissent dans des couches de vêtements supplémentaires. Et les autres pompent à outrance leurs clims réversibles. Personnellement, je fais partie de la 2ème catégorie.

Mais le problème avec les clims réversibles, c'est que çà souffle de l'air chaud, mais çà chauffe pas ! Si on l'éteint, il fait à nouveau froid en quelques minutes. En plus çà fait du bruit... Et côté consommation d'électricité, c'est vraiment pas un modèle ! Ni côté pollution de l'ozone... Alors on fait quoi, on meurt de froid ?

Certains étudiants ont opté pour l'investissement dans des petits convecteurs électriques, mais moi je me demande ce que je vais en faire dans 4 semaines... Alors je me couvre, je chauffe ma chambre à la clim réversible, et le reste de mon appart, c'est le Pôle Nord ! Donc quand je dois aller aux toilettes ou me faire à manger, je m'équipe pour braver le froid et je traîne pas :o)

Pour la salle de cours, on a pas le choix, il n'y a même pas de clim réversible ! Et pour éviter d'offrir aux microbes une atmosphère propice à leur multiplication, les Chinois ouvrent grand les fenêtres !! Sont pas fous, eux ? Heureusement on a la même salle toute la semaine et on est tous d'accord, entre étudiants étrangers, pour au moins fermer les fenêtres. Et on garde manteaux et écharpes pendant les cours. C'est tout juste si on remet pas les gants et le bonnet au bout d'une heure parce qu'on est frigorifiés à rester immobiles dans le froid.... Epique !! Il y en a même qui craquent tellement qu'ils en arrivent à laisse des messages très clairs sur le tableau de la salle de cours en espérant que les profs ou l'administration réagisse... en vain à mon avis. En images, çà donne çà :



Sinon côté bonnes nouvelles, la période pluvieuse du changement de saison est passée, et on a même eu quelques beaux ciels bleus ces derniers jours. Donc l'air est froid, mais pas trop humide en ce moment. C'est déjà çà !

Mais quand on rentre chez soi à 17h après une journée de cours et qu'on a qu'une envie c'est de se mettre au lit sous la couette pour se réchauffer, c'est pas très plaisant quand même. Enfin comme vous voyez je survis et je garde le sens de l'humour ! :o)

Bisous gelés

PS : en vrai je sais pas la vraie raison du pourquoi Mao décidé que le Sud de la Chine ne se chaufferait pas, donc ne me croyez pas sur parole quand je dis que c'est pour préserver l'environnement, c'était juste une accroche ;o) Mais promis je me renseigne et je vous tiens au courant !

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11 décembre 2006 1 11 /12 /décembre /2006 10:02
Pour corriger tout de suite la légende que l'on entend souvent, non la Muraille de Chine n'est pas le seul monument visible depuis la Lune... Notre cher ami Neil Amstrong qui a dit avoir vu "un serpent jaune au Nord de la Chine" l'a juste confondu à l'époque avec le fleuve Jaune... Donc même si la Muraille est effectivement le monument humain le plus gigantesque et le plus démesuré, il ne faut pas exagérer :o)

Pour saisir un peu l'immensité de cet ouvrage, il faut quand même quelques chiffres en vrac : 6700 km de long (1/20 de la circonférence de la Terre), 10 m de large et jusqu'à 15 m de haut par endroits, plus de 100 ans pour sa construction, des centaines de milliers d'ouvriers (dont de nombreux prisonniers), 180 millions de m3 de terre et 60 millions de m3 de matériaux...
Elle est aussi appelé "le plus grand cimetière du monde" par les Chinois car des milliers d'ouvriers sont morts d'épuisement pendant sa construction et leurs corps restés sur place ont été ensevelis sous l'ouvrage...


Un peu d'histoire : la Muraille de Chine n'a pas été construite d'une seule traite comme on pourrait le croire. En réalité avant l'unification de la Chine par Qin Shi Huang en 231 avant JC, le territoire chinois était divisé en plusieurs royaumes qui se faisaient la guerre. Chacun avait construit des murs pour se protéger des autres. Une fois défaits les autres royaumes, le roi de l'un d'eux fonda la dynastie Qin et unifia pour la première fois le pays. Il entreprit ensuite de réunir toutes ces bribes de murailles pour construire une frontière avec le monde barbare et notamment les Mongols au Nord.
La Muraille a été très bien conçue, avec des tours de guêt à intervalles réguliers qui permettait à l'information de circuler rapidement, mais elle était surtout dissuasive et n'a jamais empêché la moindre invasion...
Quasiment entièrement reconstruite sous la dynastie des Ming (1368-1644, c'est l'avant-dernière dynastie), c'est principalement le résultat de ce travail plus récent que l'on peut admirer aujourd'hui.

Pour visiter la Muraille, le plus simple est de réserver un tour organisé pour la journée. C'est aussi la meilleure façon de s'initier aux habitudes du tourisme chinois...
La première chose à faire est de choisir le site que vous allez visiter. En effet 3 sites sont ouverts au public : Badaling (à 70km de Pékin) est le plus fréquenté car c'est là que la Muraille est la mieux conservée, Mutianyu (90km) et Simatai (110km) étant plus sauvages et moins touristiques. On vous conseillera probablement d'éviter Badaling, trop "Disneyland", mais c'est tout de même le plus pratique d'accès et là que vous ferez les plus belles photos... Après c'est une question de priorité. Nous, on a opté pour Badaling.

Pour 260 yuans par personne, le programme de la journée était chargé :
- Les Tombeaux des Ming le matin : franchement décevant, on ne voit rien... donc rien à raconter...
- Une usine de jade ensuite : enfin, un atelier de 4 m2 suivi d'un magasin de 1000 m2... Les vendeuses voulaient absolument qu'on achète leurs bracelets et elles m'en ont passé au moins 3, en me cassant le poignet à chaque fois... Et quand je disais que çà me faisait mal parce que c'était trop petit, elles me répondaient dans un anglais approximatif "si on arrive pas à vous l'enlever, on vous l'offre". Ah ben merci ! Et je fais quoi moi après ? J'ai réussi à leur dire que je comptais pas acheter un bracelet en jade (hors de prix au passage...) pour qu'elles me lâchent.
- La visite d'un centre de médecine traditionnelle où venait se faire soigner Mao (çà marche peut-être avec les Chinois ce genre d'argument, mais pas avec nous !). Là un vieux professeur nous a expliqué les bases de la médecine traditionnelle et ensuite nous avons tous eu le droit à notre consultation spéciale. En me prenant le pouls, le "grand" professeur (assisté par une jeune infirmière qui traduisait en anglais), m'a "appris" solennellement comme si il faisait une grande découverte que j'avais mal au dos pendant mes règles. Mmm... J'ai toujours mal au dos, et pas plus pendant mes règles... Et de me prescrire un traitement aux plantes à 40 € le mois de traitement ! J'ai bien sûr décliné poliment sa proposition :o)
Après un repas chinois dans un restaurant-usine (1000 m2 de salle encore, des dizaines de cars sur le parking, çà doit être le seul restaurant avant la Muraille !), nous avons enfin pris la route vers le morceau de mur si convoité...

L'arrivée sur le site de Badaling ressemble effectivement à l'entrée du parc d'attractions... Il y a même des ours en cage !
Ensuite pour monter sur la Muraille, 3 options : le téléphérique, le petit train ou une bonne marche. Le téléphérique vous amène directement au sommet, à la tour de guêt la plus haute où trône la pierre du héros. Mais bon, on est jeunes on peut monter un peu ! Et puis Mao a dit "celui qui n'a pas gravi la grande Muraille n'est pas un brave" et nous voulons être des braves nous aussi ! Mais la balade complète étant quand même un peu longue, surtout avec le froid et le vent glacial, nous optons finalement pour la proposition intermédiaire : le train qui vous amène sur la Muraille, à mi chemin entre l'entrée du site et la pierre du héros. Il nous faudra donc nous acquitter de 60 yuans en plus par personne.
Et là, on est vraiment en plein Disneyland !! Chacun sa "luge" en plastique, les jambes allongées, on rentre dans un tunnel illuminé et on grimpe avec les "clac clac clac" de rigueur dans les grands-huit. La descente se fera tous attachés et en plein air.


Une fois arrivés en haut, on est harcelés par les vendeurs de souvenirs : T-shirts "I climbed the Great Wall", cartes postales à des prix exhorbitants, "certificat de héros" faits en direct avec une photo de vous sur la Muraille et la version dérivée sur mug, porte-clés... Des bonnets, écharpes et gants sont aussi en vente pour ceux qui n'ont pas été prévoyants et qui ne veulent pas se transformer en statue de glace sur le plus grand mur du monde...

Et ensuite, c'est l'ascension : des dizaines de marches de taille inégale, des pentes et des tours de guêts. C'est quand même moins dur que ce qu'on m'avait dit. Le plus épuisant étant les rafales de vent quand on passe entre 2 créneaux... J'ai la main glacée à chaque fois que j'enlève mon gant pour prendre une photo... Mais le paysage est vraiment magnifique, et c'est un vrai bonheur quand on arrive à faire une photo sans personne dessus, ce qui relève quand même du challenge ! Les plus réussies ressemblent à çà :


Sinon c'est la version "Muraille avec ses touristes" qui prime. Ci-dessous l'arrivée du "train" et quelques photos des hordes de touristes qui prennent le monument d'assaut, même en décembre par une température négative :


Et pour ceux qui veulent se rendre compte en images du froid et du vent mais aussi voir les paysages de la Muraille, cliquez vite sur le petit film ci-dessous :


Au final on se dit qu'on est quand même à un endroit mythique, un endroit où j'avais envie d'aller depuis des années, et qu'on a de la chance. Mais avec le froid polaire, on n'y passe pas des heures non plus. Après être montés jusqu'à la pierre du héros, on redescend et on remonte vite dans le bus. Et sur le chemin du retour on se dit que la Muraille aurait pu être une fausse, une replique en carton pâte qu'on ne l'aurait pas visité différemment, et que ces Chinois sont quand même étranges dans leur façon de mettre en valeur leur patrimoine pour le tourisme...

Et on rentre à Shanghai... Pleins de souvenirs et boostés pour continuer le tourisme dès le week-end prochain et ainsi profiter à fond avant notre retour en France !

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11 décembre 2006 1 11 /12 /décembre /2006 10:01
La Cité Interdite, autre passage obligé pour tout touriste à Pékin.

Construite entre 1407 et 1420 sous la dynastie Ming, elle a été conçue comme une "ville dans la ville". C'était le lieu de résidences des empereurs, de leurs épouses et concubines, ainsi que de la cour et des nombreux eunuques et serviteurs. Pendant plus de 500 ans, personne n'était autorisé à y entrer, d'où son nom.

Entourée d'un mur rouge d'environ 10m de haut, elle était considérée comme le centre du monde et est construite selon un plan symétrique le long de l'axe Sud-Nord. Elle comporte 9 999 pièces, 9 étant le nombre de l'empereur dans la culture chinoise, et 10 000 symbolisant le Ciel (équivalent du Paradis chez nous) et la perfection. On ne peut donc pas atteindre les 10 000 pièces, mais les Ming ont tenu à s'en rapprocher au maximum.

Visiter la Cité Interdite revient à se promener entre les différentes cours et les différentes maisons et salles de prières, puisqu'il est toujours interdit de pénétrer à l'intérieur. Nos amis chinois se collent à toutes les vitres ou semblants de fenêtres, quitte à se tordre le cou, en espérant voir la décoration intérieure, c'est assez amusant de les voir faire.

Pour la visite, on a eu moins de chance que pour le Temple du Ciel : la rénovation est en cours et de nombreux palais sont planqués sous d'énormes échafaudages...
Mais c'est vrai que les parties rénovées sont superbes et que le reste mérite bien un bon coup de peinture pour émerveiller les touristes qui vont débarquer en 2008 avec les Jeux Olympiques... (sur la 3ème photo, on peut voir un bâtiment rénové sur la gauche et un autre non à droite et on voit la différence, notamment sur la frise qui borde le toit).

L'ensemble reste beau mais un peu monotone... des dizaines de maisons en enfilade construites sur le même modèle, avec les mêmes couleurs... c'est les lotissements modernes de banlieue 600 ans plus tôt... Bon d'accord j'exagère un peu...

Pour la visite, entrez par le Sud, depuis la Cité Interdite, en passant sous le portrait de Mao pour rejoindre la Porte de l'Harmonie Suprême. Le ticket coûte 40 yuans mais il ne faut pas se tromper de guichet car il y a avant l'entrée et le vrai guichet des ventes de billets pour des expositions et je ne sais pas quoi encore. Donc avancez vers le Nord jusqu'à ne plus pouvoir passer, et c'est là que vous pourrez acheter les billets pour la Cité Interdite.
Et quand vous sortez par la porte Nord, je vous conseille de traverser la rue et de prendre un ticket (4 yuans) pour entrer dans le parc appelé "Colline de Charbon". Colline artificielle érigée avec la terre sortie de la ville au fur et à mesure de sa construction, elle permet un panorama sur Pékin et sur la Cité Interdite pour qui a le courage de la gravir (un petit quart d'heure par un escalier étroit).

Voilà maintenant que vous savez tout, vous avez le droit d'admirer les photos :




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